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Ah les caprices !! On ne sait pas comment y faire face ! On les craint même, et c’est carrément la honte quand notre enfant commence à partir en live en public ! 😱 Mais si je vous disais que les caprices d’enfant n’existent pas ? 😈
Ah je vois, vous n’êtes pas d’accord avec moi ! 🤔
« Non mais ! Les caprices existent bel et bien ! Tiens l’autre jour, mon fils m’a demandé de couper son morceau de pain grillé, quand je le lui ai coupé, il m’a dit qu’il ne voulait pas que ce soit coupé et il a pleuré pendant 10 minutes ! C’est quoi ça, si ce n’est du caprice ? »
Dans cette article :
Caprice n’existe pas ?
C’est vrai que ça peut paraître un peu exagéré quand je vous dis que les enfants ne font pas de caprices… Après tout, nous avons quasiment tous assisté aux caprices d’enfants au cours de nos vies !
Comme cette enfant de 2 ans qui hurle à plein poumon dans le supermarché parce qu’il n’a pas eu son paquet de bonbons. Ou bien ce petit bout qui se bat contre sa maman parce qu’il ne veut pas mettre son manteau. Et la petit fille qui pleure parce qu’elle ne voulait pas que sa gaufre soit coupée en 2 ?
Quel est votre jugement en observant ce genre de scène ?
J’imagine un peu la réponse 😁 : « Non mais quel enfant capricieux ! Que font les parents ? » C’est exactement ce que j’aurais dit avant d’être maman.
Et si nous nous trompions sur ce jugement ? C’est peut-être nous, les adultes qui ne comprenons pas les enfants ? Et si cette manière de percevoir la situation était un raccourci ?
Mais c’est quoi exactement un caprice d’enfant ?
Comprendre le caprice
Regardons le mot « caprice » de plus près…
Le mot caprice tel qu’on l’utilise, possède bien souvent une notion négative.
Si l’on prend la peine découvrir ce mot, il ne laisse pas entendre de jolies choses, puisqu’il présente l’enfant comme un comédien, avec une intention négative.
Assez souvent, les adultes pensent que la colère des enfants est un jeu de pouvoir. Oui, l’enfant exagère, il en rajoute, il se met dans tous ses états pour obtenir ce qu’il veut. Il se comporte ainsi volontairement, de façon à manipuler ou dominer ses parents ! 😈😈
Mais c’est loin d’être la vérité ! Oui, je vous l’assure !
En cas de crises, l’enfant ne cherche ni le conflit ni à nous manipuler. Il n’est pas contre nous. Non, l’enfant ne cherche pas à vous faire vivre un moment difficile, il vit lui-même un moment compliqué, car il est en plein débordement d’émotions.
Afin de mieux accompagner nos enfants dans ces situations difficiles, tentons de comprendre les raisons qui déclenchent ces fameuses crises.
Comme disait Françoise Dolto dans son ouvrage : « Lorsque l’enfant paraît » :
Quand l’enfant a une réaction insolite, c’est qu’il a une raison de l’avoir.
En me documentant sur le sujet, j’ai découvert que nous pouvons voir les « caprices d’enfant » sous un autre angle 😉
Si on changeait de regard sur le caprice de nos enfants ?
1. Le caprice : un comportement que l’adulte ne comprend pas
Isabelle Filliozat nous donne sa définition du caprice :
Le caprice est un comportement de l’enfant, que l’adulte ne comprend pas.
Un enfant fait des colères, pleure, crie d’une façon qui nous semble disproportionnée par rapport à la situation vécue. Ne comprenant pas sa réaction, on le catalogue en disant qu’il fait un « caprice ». Il faut bien l’avouer, nos petit loups ont parfois des comportements qui nous surprennent. Et on pourrait se demander pourquoi un tel débordement d’émotions pour si peu ?
Mettons-nous un instant, dans la peau d’un jeune enfant. Maria Montessori nous explique que le monde dans lequel nous vivons, est lui-même un facteur de stress et de frustration pour un enfant. Notre société est conçue d’une telle façon, qu’elle n’est pas pensée pour les enfants, mais davantage pour l’adulte :
- C’est frustrant, il est dépendant de nous, pour tout,
- il est curieux de nature et a envie de tout essayer, mais il y a des interdits partout,
- il est limité physiquement et n’arrive pas encore à faire tout ce qu’il désire (marcher, courir comme grand frère, faire le vélo sans pédale),
- il n’arrive pas à s’exprimer comme il veut !
L’enfant, comme nous tous, a ce besoin fondamental de se sentir maître de son corps et de son environnement. Il s’affirme petit à petit, se forge son caractère et il veut prendre les décisions par lui-même.
Votre enfant fait une crise de larmes parce qu’il voulait mettre son pantalon rouge au moment du départ. Ici, nous pourrions facilement imaginer que l’enfant fait exprès pour que ses parents cèdent. Mais en réalité, il exprime tout simplement son chagrin, sa déception parce qu’il tenait à son pantalon rouge à ce moment-là. Il n’a pas suffisamment de maturité émotionnelle pour se calmer tout de suite ou se raisonner.
Les oppositions, les refus et les manifestations émotionnelles que les adultes appellent « caprices » font partie essentielle de leur développement vers l’autonomie.
2. Le caprice : le petit enfant incapable de contrôler ses émotions et impulsions
Les recherches en neurosciences ont montré que la partie du cerveau qui nous permet de réguler nos émotions, commence à se développer entre 4 et 7 ans, pour arriver à maturation vers l’adolescence.
Ce qui veut dire qu’avant 4 ans, l’enfant n’arrive pas à contrôler ses émotions et ses impulsions : il peut avoir des gros chagrins et faire des crises de colères, pour des choses qui nous paraissent accessoires. On aura beau leur demander de se calmer, cela ne donnera pas beaucoup de résultats. Par contre, ce n’est pas parce qu’ils ne veulent pas nous écouter, mais parce que leur cerveau ne leur permet pas encore !
En même temps, nos enfants expriment aussi une panoplie d’émotions positives pour les petites choses de la vie, contrairement à nous parents, qui avons perdu toute cette spontanéité ! Il est plein de joie, de curiosité, de rires explosifs, d’excitation, d’affection…
C’est la nature même de l’enfant d’avoir des émotions intenses, et cela peut se manifester par sa joie, son rire, mais aussi par des grosses larmes de chagrin ! Nous ne pouvons pas juste sélectionner celles qui nous arrangent et omettre les autres.
Exemple 1 : émotion intense
Lors d’une balade dans la forêt, un garçon est fou de joie d’avoir trouvé les pommes de pin. Le lundi matin, il veut les amener à l’école pour le montrer à ses amis. Sauf qu’il ne sait plus où il les a rangés ! Résultat : une grosse crise de pleurs, juste au moment de partir !
Ce n’est vraiment pas le bon moment pour faire une crise ! Les portes de l’école vont bientôt fermer, et en plus il faut que les parents partent au travail ! Les parents perdent patience…
Vous vous reconnaissez sûrement dans cette scène ?
Exemple 2 : impulsion
L’impulsion de l’enfant est aussi une attitude que les parents peuvent qualifier à tort de « caprice ».
Un enfant voit une flaque d’eau et s’approche tout excité. Sa maman lui dit « Non, tu ne peux pas sauter dans la flaque, tu n’a pas tes bottes ! » Il saute dedans quand même avec un grand sourire…
La plupart des adultes considèrent ce genre d’attitude comme signe de défiance.
« Il a sauté dans la flaque d’eau, alors que je lui ai demandé de ne pas le faire ! 😡 En plus, il a le toupet de me sourire en me regardant ! ».
Mais la réalité est que :
- L’enfant vit dans le moment, il suit ses impulsions qui lui disent : saute dans la flaque d’eau. En fait, c’est juste sa curiosité qui le pousse.
- Il ne comprend pas forcément la conséquence de cet acte avant de l’avoir fait (les baskets et pantalon mouillés, et sa maman fâchée !).
- Un enfant petit ne comprend pas la négation. Il entend « sauter dans la flaque d’eau » quand on lui dit « Tu ne peux pas sauter dans la…»
Dans ces moments, le sourire de votre enfant n’exprime pas la défiance mais tout simplement la joie qu’il ressent, en sautillant dans la flaque d’eau !
C’est sur, c’est embêtant d’avoir les chaussures et le pantalon mouillés. Mais comprendre l’attitude de notre enfant nous permet de garder le calme et agir de manière juste.
Le gronder ou le punir reviendrait à brimer sa curiosité naturelle, son envie d’exploration et d’apprentissage.
Comme vous pouvez imaginer, Petit Panda adore aussi les flaques d’eau ! Après avoir répété quelques fois en vain de ne pas sauter dedans :
- J’ai bien pris le temps de lui expliquer que les flaques d’eau : c’est avec les bottes.
- J’ai commencé à anticiper et lui proposer de mettre ses bottes pour les balades après la pluie.
- J’ai aussi développé un pouvoir de Super Maman pour repérer les flaques plus vite que mon fils ! 😝 De cette façon, s’il n’a pas de bottes, je le tiens doucement, me baisse pour me mettre à sa hauteur et lui demande ce qu’on s’est dit pour la flaque d’eau. Maintenant il me répond « C’est avec les bottes ! » avec un grand sourire.
3. Le caprice : l’enfant n’arrive pas à verbaliser ce qu’il ressent
Un soir, Papa Jo devait partir au travail et avait promis à Petit Panda de lire un livre avant son départ. Tout content, mon fils choisit un livre et s’installe tranquillement dans son lit. Lorsque nous étions au milieu de l’histoire, il a arraché le livre des mains de son papa et a commencé à pleurer en criant « Pas ça ! Je voulais pas ! »
Mon premier réflexe était de lui dire « Doucement avec le livre ! » sur quoi il me répond « Mais Maman, pas ça ! Je voulais pas ! »
Nous avons essayé de savoir ce qui le tracassait, en vain… Est-ce qu’il s’est trompé dans le choix du livre ?
Voyant l’heure de son rendez-vous approcher, Papa Jo annonce, malgré lui, son départ. Petit Panda se met alors à sangloter en disant « Non, Papa, mais je voulais pas ! »
Après le départ de Papa Jo, je n’arrivais pas à calmer Petit Panda, encore en larmes. Il répétait : « Je voulais pas ! »
D’un seul coup, j’ai eu une étincelle dans mon esprit : « Tu ne voulais pas que Papa parte au travail ? »
Petit Panda m’a répondu oui de la tête et il est venu me faire un gros câlin. Nous avons ensuite fini le livre et il s’est endormi paisiblement.
Oui, ce genre de moment peut devenir vite stressant. On essaye de faire tout pour faire plaisir à notre enfant et à la place, il nous fait une crise !
Mais si j’avais mis une étiquette sur son comportement, en disant que c’est un « caprice » j’aurai raté l’occasion de me reconnecter avec mon fils et de discuter de ses émotions avec lui.
4. Le caprice : la tension / le stress accumulés
Je me souviens d’une anecdote, un jour mon fils fait une colère au supermarché juste parce qu’il n’a pas pu appuyer sur le bouton vert pour valider le code de la CB. C’est vrai que j’ai l’habitude de le laisser appuyer sur le bouton, mais je n’avais qu’une envie : rentrer chez nous et j’ai totalement oublié ! J’ai beau lui expliquer, mais il continuait sa crise.
Comment pourrait-on expliquer un tel débordement d’émotions pour si peu ? Est-ce un caprice ? Est-ce que mon fils essaye à tout prix de me faire céder à ses demandes ?
Isabelle Filliozat explique dans cette interview, que l’environnement du supermarché est un facteur de stress important pour un enfant. Ce n’est pas tant le fait qu’il n’a pas pu appuyer sur le bouton vert qui a déclenché la colère de mon fils, il cherchait inconsciemment à se décharger du trop plein de stress, accumulé dans son cerveau. (Trop de stimulation au supermarché, trop de produits, de gens, de bruits, etc.)
5. Le caprice : la période sensible de l’ordre
Maria Montessori nous explique dans son livre « L’Enfant » que ce dernier traverse ce qu’elle appelle : la période sensible de l’ordre. Qu’est-ce que cela veut dire ?
Pendant cette période, l’enfant devient particulièrement sensible à l’ordre des choses. Et si un élément vient perturber son ordre intérieur, il peut être chamboulé et avoir des réactions très fortes, comme une crise de pleurs.
Comme nous l’avons vu plus haut, les adultes interprètent ce type de comportement à tort, comme des « caprices », parce qu’ils ne le comprennent pas.
Un déménagement, un nouvel aménagement dans la maison, un emploi du temps modifié sont des bouleversements non négligeables pour un enfant.
Durant ces périodes difficiles, votre enfant peut faire des colères car il a besoin d’être tout simplement rassuré, face à un environnement où il a perdu ses repères.
L’empathie : l’outil d’accompagnement pour les tempêtes émotionnelles
Soyons honnêtes, la colère est un moment douloureux et désagréable pour les parents. Mais plutôt que dire à son enfant : « arrête ton caprice et vas dans ta chambre. », si on l’accompagnait dans ses tempêtes émotionnelles ?
En réalité, les caprices d’enfant n’existent que dans les yeux des adultes. Rappelons nous que l’enfant contrôle difficilement son émotion à cause de son cerveau immature. Il est sûrement terrifié par sa propre colère et a besoin de notre aide pour se calmer.
Quand votre enfant fait une crise de colère ou pleure, vous pouvez tout simplement valider ses émotions et lui proposer votre soutien. Laissez-le exprimer sa fureur et gardez le contact avec lui, par des paroles rassurantes. Profitez-en pour reformuler son émotion : « Je vois, tu es en colère… » « Tu n’est pas content… »
Même si vous avez du mal à comprendre votre enfant ou mettre les noms sur ses émotions, montrez lui simplement que vous voulez comprendre ce qui se passe en lui. Vous pouvez par exemple lui dire : « Je vois que tu traverses des émotions difficiles. Je suis là si tu as besoin d’aide. »
Cela ne va sûrement pas le calmer tout de suite, mais il saura que vous êtes de son côté. Et c’est réconfortant pour lui.
Plus vous accompagnez votre enfant dans ses tempêtes émotionnelles, moins elles seront fréquentes et intenses, parce qu’il se sentira compris. Témoignez-lui de l’empathie et du respect, cela vous aidera à construire une relation de confiance. 😌
Si vous voulez savoir comment éduquer sans punir, mes articles sur la parentalité positive et la communication non-violente pourront vous donner un bon point de départ. 😉
Et vous, comment réagissez-vous face aux « COLÈRES » de vos enfants ? Partagez avec nous, vos anecdotes de parents !
Une réponse
Bien accord avec cet article. Une autre raison d’incompréhension des adultes face à un comportement irrationnel est ce qu’Aletha Solter appelle le “biscuit cassé”, c’est à dire un prétexte inconscient pour décharger des tensions cumulées…