La communication non-violente en famille : l’essentiel à connaître
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Je réfléchis depuis quelque jours à l’idée de vous parler de la communication non-violente en famille et la manière dont nous l’appliquons dans la famille TOFU. Lorsque Petit Panda a commencé à bien parler, Papa Jo et moi-même avons pris conscience d’une chose : il n’est pas toujours facile de choisir des bons mots pour parler avec un enfant ! Oui, certaines phrases, pourtant anodines, semblaient provoquer une crise chez Petit Panda, alors que d’autres pas du tout ! Alors quelle est la clé pour mieux communiquer avec notre enfant ?

Savoir communiquer est un élément très important dans toutes les relations humaines, et pourtant, ce n’est pas enseignée à l’école. La communication bienveillante améliore la relation au sein d’une famille. Elle aidera nos enfants dans leur scolarité, mais aussi plus tard au travail ou même avec leurs amis.

Utilisée dans le contexte familial, la communication non-violente a deux bienfaits majeurs :

  1. La communication non violente vous permettra de retrouver une sérénité au sein de votre famille en améliorant la qualité de votre relation avec votre enfant et votre conjoint.
  2. En appliquant une communication de qualité, vous deviendrez un modèle pour votre enfant, qui imitera et s’appropriera vos codes.

Vous rêvez de vous faire entendre par vos enfants sans crier ni créer un conflit ? Lisez sans plus attendre le petit mémento d’initiation à la communication non-violente. 🙂

C’est quoi la Communication Non-Violente ?

Fondée par Marshall Rosenberg en 1970, la communication non-violente, ou la cnv pour les habitués ????, est décrite comme un « don naturel » que nous aurions perdu. C’est un moyen de communiquer positivement en favorisant un échange authentique et de qualité.

Rosenberg nous apprend que notre héritage culturel nous aurait transmis des conditionnements, des systèmes de pensée anciens et conservateurs, qui se sont progressivement ancrés dans nos esprits. Dans notre société, montrer sa sensibilité est souvent considéré comme synonyme de faiblesse et exprimer ses besoins, est perçu comme de l’égoïsme.

La méthode CNV

La méthode CNV nous propose de sortir de ces schémas anciens, sur lesquels nous nous sommes construits : bon / méchant, normal / anormal, punition/ récompense. Elle nous suggère de revenir à des rapports dans lesquels chacun contribue au bien être de l’autre sans préjugés.

Pour communiquer avec bienveillance, le premier réflexe à avoir est de faire attention au choix des mots que nous utilisons ainsi qu’à ce que dit notre interlocuteur.

Avec la CNV nous apprenons à exprimer nos besoins profonds et à entendre ceux des autres. Elle nous invite également à mettre de côté tous les mots culpabilisants comme : « Tu m’énerves » ou « Je suis triste à cause de toi » pour parvenir à exprimer pleinement nos sentiments.

Car comme dit M. Rosenberg,

Nous devons tout d’abord comprendre que les actes des autres ne sont jamais la cause de nos sentiments.

Marshall Rosenberg Actes des autres ne sont jamais la cause de nos sentiments

La CNV nous engage à reconsidérer la façon dont nous nous exprimons et dont nous entendons l’autre. Les mots ne sont plus des réactions et automatiques, mais deviennent des réponses réfléchies, émanant d’une prise de conscience de nos perceptions, de nos émotions et de nos désirs. Nous nous exprimons alors sincèrement et clairement, en portant sur l’autre un regard empreint de respect et d’empathie. – Marshall Rosenberg (Les mots sont des fenêtres)

La CNV se base sur 4 éléments :

la Communication non-violente en famille

L’observation = J’observe
Sentiments = Je prends en compte les sentiments, qu’éveille cette situation
Besoin = Je regarde quels sont les besoins liés à ce sentiment
Demande = Je regarde ce que je pourrais demander concrètement pour satisfaire ces besoins

CNV : un exemple concret :

Claire, la maman de Nathan, 7 ans, ne supporte pas que son fils mette le bazar dans le salon. Voir les jouets partout la met de mauvaise humeur et il lui arrive parfois de crier sur son fils pour qu’il range. Elle aimerait ne pas s’énerver car elle a ressent vite des remords. Mais souvent Nathan ne l’écoute pas et elle ne sais pas comment communiquer avec son fils.

Voici ce qu’elle avait l’habitude de dire :

« Nathan ! Ranges tes jouets tout de suite ! Combien de fois je dois te répéter la même chose avant que tu comprennes ? »

Ce qu’elle peut dire en utilisant la CNV :

« Nathan, quand je vois tes jouets traîner partout dans le salon ». OBSERVATION
« Cela me met de mauvaise humeur ». SENTIMENT
« Car j’ai besoin de plus d’ordre dans les pièces que nous partageons ». BESOIN
« Pourrais-tu les ranger, s’il te plaît ? Ou veux-tu que je t’aide ? » DEMANDE

Savoir mettre des limites à son enfant sans crier ni s’énerver ?

Ce que nous apprend aussi la communication coopérative, c’est qu’aimer un enfant et le comprendre, ne sous-entend pas de céder à toutes ses envies et pulsions incontrôlées.

Au contraire, en tant que parent, il est important de savoir mettre des limites et faire entendre ses propres besoins. Cette approche non-violente nous apporte les clés pour communiquer en douceur et de manière constructive.

Saviez-vous que les caprices n’existent pas ? (un article sur ce sujet très bientôt ????). Selon la pédiatre Catherine Gueguen, il faut bien garder à l’esprit que jusqu’à l’âge de 4-5 ans minimum, l’enfant n’a pas le contrôle de ses émotions, ni sa compréhension.

Votre enfant a des émotions qu’il ne maîtrise pas, des peurs irraisonnées, des angoisses et des chagrins. Avec Papa Jo, depuis que nous connaissons la communication consciente, nous faisons très attention au poids et au choix des mots que nous utilisons avec Petit Panda, et ça change tout !

Lorsque notre enfant exprime une émotion : ce n’est ni bien, ni mal, il nous transmet son besoin profond. Si l’émotion est positive : l’enfant nous exprime son bien-être, si l’émotion renvoyée est négative, comme la colère par exemple, l’enfant vient nous raconter qu’il a un mécontentement, une insatisfaction.

Pourquoi faire passer des messages en douceur à un enfant ? Pour une raison évidente mais que nous finissons tous, adultes, par oublier : les parents sont des modèles pour leurs enfants. Nos p’tits bouts de choux apprennent essentiellement en prenant exemple sur nous.

Vous voyez où je veux en venir ? Si nous crions ou donnons des ordres, l’enfant adoptera une attitude miroir en s’énervant à son tour. Et là, vive l’ambiance électrique :). Au contraire, nos messages seront mieux entendus lorsqu’ils sont exprimés dans le calme qu’avec l’usage du chantage ou l’intimidation. En adoptant nous même, une attitude de respect envers nos enfants, nous serons à notre tour, mieux respectés.

Lorsque nous écoutons, nous n’avons besoin ni de connaissances en psychologie, ni de formation en psychothérapie. L’important, c’est de savoir être présents aux sentiments et aux besoins spécifiques que ressent un individu ici et maintenant. – Marshall Rosenberg (Les mots sont des fenêtres)

Pratiquer la communication non-violente en famille : cas concrets

Vous ne savez plus comment réagir aux demandes de vos enfants ? Voici quelques conseils de CNV très utiles.

Vous allez voir comment une communication de qualité agit comme une potion magique ! Et croyez-moi, vous ne pourrez plus vous en passer 🙂

Prêt à vous transformer en magicien de la CNV ?

1. Le repas qui s’éternise

Situation :

le parent s’énerve et prononce : « si tu ne finis pas ton assiette, tu sera privé de dessert ».

Potion magique parentale :

Imaginez-vous un court instant à la place de votre enfant, aimeriez-vous qu’on vous contrôle et qu’on vous force à manger ? C’est assez désagréable n’est-ce pas ? En lui mettant ce type de pression, vous créez un stress en lui et obtiendrez l’effet inverse de celui souhaité. Un enfant forcé refusera systématiquement. Respectez son appétit et faites-lui confiance. Ca ne vous arrive jamais à vous de ne pas avoir faim ?

Ma phrase magique :

« Je me rends compte depuis tout à l’heure que tu n’arrive pas à finir ton repas. Tu n’as peut-être pas très faim ce soir ? Si tu as terminé, tu peux quitter la table, comme ça on aura le temps de lire une histoire après. »

Et voilà ! Vous n’avez pas crié, votre enfant n’a pas pleuré… Tout le monde termine sa journée dans la sérénité, c’est plus sympa, n’est-ce pas 😉 ! Et puis quand on y réfléchit, ce n’est pas parce que votre petit bout n’a pas terminé un repas qu’il y a un risque pour sa santé !

2. Le brossage de dents

Situation :

le bain a été donné, le repas est terminé et l’heure du brossage de dent arrive ! Jade, 4 ans, n’aime pas se laver les dents et l’agacement venant de part et d’autre, sa maman lui ordonne « Vas te brosser les dents tout de suite, sinon je me fâche ! »

Potion magique parentale :

quand un enfant refuse de faire quelque chose, ne le laissez pas seul avec cette frustration, accompagnez le et dédramatisez ce moment en vous lavant les dents en même temps que lui, essayer de rendre ce moment pénible pour lui, en une parenthèse complice.

Ma phrase magique :

« Jade, c’est l’heure de retrouver ta super brosse à dent, on va se brosser les dents ensemble ! Tu veux te brosser les dents tout seul ou tu veux que je t’aide ? »

Essayez ! vous verrez que le charme opère à chaque fois !

3. Quand l’arrêt du dessin animé est douloureux

Situation :

comme souvent, Lucien, 5 ans, refuse d’éteindre la télé après son déssin animé. Aujourd’hui, il a suivi les aventures de son personnage préféré mais il veut regarder encore un autre programme. Après plusieurs refus, son papa finit par lui éteindre la télé. Et là, c’est le drame : pleurs infinis… Agacé, son papa répond par automatisme naturel : « tu arrêtes ça tout de suite, ou tu es privé de télé pendant 2 semaines ! ».

Potion magique parentale :

ne laissez pas ce choix difficile d’éteindre la télé à l’enfant ; il est naturellement attiré par l’écran et il est normal qu’il ne veuille pas le quitter. C’est au parent de décider quelle limite il veut mettre pour la télé (et les écrans), tout en restant consistant et ferme. Il est aussi important de rappeler les règles avant de regarder la télé et de lui expliquer ce qui va se passer après. (Par exemple, juste un dessin animé et après on va jouer dans le jardin).

Ma phrase magique :

« Lucien, c’est la fin de ton dessin animé. Nous allons maintenant éteindre la télé et nous allons jouer dans le jardin. » le parent éteint la télé simplement sans y mettre des émotions.

Lucien est en colère. (ça, c’est assez inévitable)

Son papa lui dit doucement : « Lucien, je comprends que tu sois en colère, tu voulais encore regarder la télé mais nous avons dit un épisode. Et tu sais quoi, dans une semaine, tu seras super content de retrouver ton dessin animé préféré ! »

S’il continue sa crise, il faut accepter avec bienveillance que l’enfant ne soit pas forcément d’accord. C’est aux parents d’établir des limites, mais l’enfant a aussi le droit d’exprimer ses mécontentements.

4. Lorsque l’enfant refuse d’aller au lit systématiquement

Situation :

La maman de Léa, 4 ans, redoute le moment du coucher car sa fille refuse souvent d’aller au lit. Ce soir, Léa joue au Lego dans le salon et sa maman lui dit « Léa, mon ange, c’est l’heure du dodo. Tu vas ranger tes Legos et nous allons au lit ». Elle commence alors une crise et crie sur sa maman en disant qu’elle ne veut pas ranger et qu’elle ne veut pas aller au lit…

Une fois de plus, fatiguée par la journée et par les scénarios qui se répètent tous les soirs, sa maman répond en haussant le ton de sa voix : « tu arrêtes de crier, et tu te dépêches ! Maintenant c’est l’heure d’aller au lit ! Tu me fatigues à me faire répéter la même chose tous les soirs ! ».

Potion magique parentale :

jusqu’à l’âge de 6 ans, le cerveau immature de l’enfant ne lui permet pas de raisonner et verbaliser ses mécontentements comme un adulte. Votre petit ange ne le fait pas exprès et ne cherche pas à vous embêter, il exprime ses sentiments comme il peut.

Votre enfant est engagé dans une activité avant le coucher ? Il est important de le prévenir quelques temps avant que ce sera bientôt l’heure du dodo. Ensuite vous pouvez lui proposer ou choisir ensemble une autre activité qui invite à aller vers la chambre à coucher tout en partageant un moment agréable ensemble. (lire une histoire par exemple)

Si les mêmes scénarios se répètent, c’est aux parents de prendre certaines décisions pour leur enfant. Nous pouvons repérer les activités de la soirée qui mène l’enfant à refuser le coucher donc vers la crise. Par exemple, si l’enfant n’arrive pas à décrocher de l’écran, c’est tout à fait possible de décider qu’il n’y aura pas la télé avant d’aller au lit et décaler cette activité pour le weekend.

Ma phrase magique :

« Léa, dans 5 minutes on va ranger tes Legos et aller dans ta chambre. »

Léa proteste en disant qu’elle n’a pas fini de construire sa maison.

Sa maman lui répond : « Wow, c’est une grande maison que tu construis ! Je comprends que tu as envie de continuer ! Mais, il te reste encore 5 minutes et si tu ne l’as pas fini, on peut mettre tes Legos sur le meuble bas, pour qu’il ne soit pas dans le passage. Est-ce que tu veux lire une histoire avec maman ou papa ce soir ? Ou préfères-tu jouer un peu avec tes poupées dans ton lit ? »

Ce que l’on peut retenir :

Grâce à la communication non violente, Il est possible de dire non à son enfant dans le respect de chacun. Cette pédagogie bienveillante conseille finalement de donner des valeurs à nos enfants, tout en fixant des limites, et sans jamais avoir recours aux chantages, l’intimidation, des mots culpabilisantes, violences (physique ou verbale) ou à la punition.

Pour aller plus loin, je vous conseille la lecture de « Les mots sont des fenêtres » de Marshall Rosenberg. Ce guide précieux vous aidera à comprendre très simplement les principes de cette communication constructive.

Quelles sont vos difficultés en matière de communication au sein de votre famille ? Dites-moi dans les commentaires !

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