L’épanouissement de votre enfant : 10 Expressions à éviter
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En tant que parent, c’est assez naturel de souhaiter que son enfant soit épanoui et confiant. Depuis que Petit Panda est né, j’ai toujours fait attention à son bien-être et essayé de choisir des paroles bienveillantes. Toujours est-il qu’au fur et à mesure que je découvrais les différentes méthodes de parentalité positive et respectueuse, je me suis rendu compte qu’il y a des expressions qui paraissent anodines ou même positives alors qu’elles ne le sont pas vraiment ! En effet, il y a des phrases que l’on utilise par réflexe sans vraiment porter attention à l’impact négatif qu’elles pourraient avoir sur l’épanouissement de son enfant.

10 expressions à éviter et ce que nous pouvons dire à la place pour l’épanouissement de ton enfant

Nous ne parlons pas ici de phrases comme : « T’arrêtes de pleurer ou je te donne une bonne raison de pleurer ! » ou « Tu n’arrives même pas à faire cela, tu es trop nul ! » Celles-là sont évidemment trop violentes et anti parentalité positive. Il y en a trop pour en faire une liste ! Voici donc 10 situations avec les expressions « réflexes » à éviter.

1. Apaiser une crise

« Calme-toi » « Arrête ta crise »

Un jeune enfant est incapable de maîtriser son émotion parce que la partie de son cerveau qui contrôle ses émotions et ses impulsions est encore immature. Lorsque ton enfant est en crise de colère ou de pleurs, il est en réalité terrifié de sa propre émotion ; il a besoin d’aide pour se calmer. Isabelle Filliozat, experte en Parentalité positive, dit dans son livre J’ai tout essayé qu’un enfant en crise de rage n’a besoin de rien d’autre que d’être contenu, calmé, sécurisé.

Quand je fais une crise de rage, maman, je n’ai besoin de rien d’autre que d’être contenu, calmé, sécurisé face à cette tempête nerveuse qui m’envahit et me fait peur.

Si ton enfant est en crise, tu peux l’aider à gérer ses émotions en validant ses sentiments. Par exemple, tu peux lui dire : « Tu es vraiment contrarié. » et lui proposer un câlin pour l’apaiser. S’il refuse, restez présent. Tu peux alors lui dire « Je serai là si tu as besoin de mon aide. » Avec les enfants plus grands, tu peux aussi les encourager à décrire ce qu’ils ressentent.

Si tu te sens impatient ou que tu as du mal à supporter sa crise, tu peux lui dire : « Je vois que tu es encore contrarié, mais j’ai besoin de me retrouver un peu au calme. Je suis à côté si tu as besoin de moi. » Il faut alors surtout faire attention de ne rien dire sur un ton de reproche comme : « Tes crises m’agacent, alors je vais dans la pièce d’à côté. »

ASTUCE : Chez Tofu, nous avons parlé avec Petit Panda « des émotions difficiles » quand il a commencé ses premières crises de colère autour de ses 2 ans et demi.
(Tu peux lire l’article sur ce sujet bientôt.)

Tu peux également lire mon article:

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Comment gérer les crises de mon enfant ?

2. Consoler les pleurs

« Ce n’est rien, ne pleure pas. » « Shhhh. Tout va bien »

Souvent quand un enfant pleure, nous voulons qu’il se sente mieux tout de suite alors nous disons : « Ce n’est rien, ne pleure pas. ». Mais c’est une erreur de vouloir qu’un enfant se sente toujours bien. Lorsqu’il pleure, ou lorsqu’il est mécontent, ce n’est jamais pour « rien ». C’est justement parce qu’il vient de se passer quelque chose qui lui a déplu.

Dire à un enfant « Ne pleure pas » revient à nier son émotion et envoie le message que tu n’estimes pas sa manière de s’exprimer. Bien que cela vienne d’une bonne intention, « Tout va bien » incite à un enfant à refouler ses émotions et crée un conflit interne chez lui par manque d’acceptation de lui-même. Cela envoie aussi un message qu’il n’est pas acceptable de ne pas se sentir bien.

Alors, même si sa réaction nous semble déraisonnable, l’encourager à exprimer ses émotions et à les accepter est la clé pour l’épanouissement de l’enfant et favorise sa santé émotionnelle.

Nous pouvons reconnaître sans jugement les réactions des enfants en disant : « Aïe, ça t’a fait mal quand tu es tombé. » « Tu n’es pas content que le garçon joue avec la balançoire. Tu veux qu’on attende qu’il ait fini ? » « Tu es fâché parce que tu as fait tomber ta glace. » Restez présent, et laissez à l’enfant tout le temps dont il a besoin pour finir de pleurer.

Cela s’applique également à un bébé. Par exemple, s’il est tendu et pleure sans raison, nous pouvons lui dire « Oui, je t’écoute. Tu as l’air toute tendue et tu as du mal à t’endormir. Je reste à tes côtés. »

3. Féliciter

« Bravo, tu es trop fort ! » « Quel joli dessin ! » « C’est bien ! » « Wow, bon travail ! »

Ah bon ? Pourtant, ce sont des mots positifs tout ça non ? Lorsque l’on donne un jugement (même positif) sur ce qu’un enfant a accompli ou que l’on complimente sa personne, il est susceptible de devenir dépendant des autres pour la validation. Le risque ? Qu’il mesure sa valeur en fonction de notre approbation et non en se faisant sa propre opinion. De plus, les éloges peuvent empêcher les enfants de prendre des risques dans le futur, car il aura peur de décevoir, donc de l’échec.

Au lieu de donner des compliments sur son accomplissement ou sa personne, tu peux encourager ton enfant en commentant ses actes et en soulignant ses efforts, non le résultat.

Voici quelques exemples :

Ton enfant tu a aidé :
Au lieu de « Merci, tu es gentil », tu peux dire « Merci ! J’ai fini le ménage plus vite parce que tu m’as aidé à nettoyer la vitre. »

Ton enfant te montre un dessin :
Au lieu de « Wow, quel joli dessin » ou « C’est beau », tu peux dire « Tu veux me montrer ton dessin ? J’ai vu que tu as utilisé le rouge et le bleu. Tu peux me dire ce que tu as dessiné ? »

Ton enfant a réussi à faire quelque chose qu’il n’arrivait pas à faire auparavant :
Au lieu de « Wow, bravo, tu as réussi, tu es trop fort ! », tu peux dire « Wow, c’était difficile, mais tu n’as pas abandonné ! Comment te sens-tu ? »

Ces réponses encouragent un enfant à s’approprier son accomplissement, ses propres jugements et ses émotions. Elles encouragent également la motivation intrinsèque de l’enfant qui est indispensable pour son épanouissement. (La motivation intrinsèque : la motivation venant de soi-même, au lieu de faire bien pour plaire aux autres.)

4. Gérer un comportement inapproprié

« Tu n’es pas gentil » « Tu es maladroit »

Si un enfant fait quelque chose d’inacceptable ou s’il a un comportement inapproprié, tu peux intervenir en lui décrivant ce que tu souhaites qu’il fasse. Évitez de lui coller une étiquette, un jugement de valeur auquel il va s’identifier : au lieu de lui faire cesser son comportement, cela va le renforcer.

Ton enfant tape sa sœur :
Les expressions comme « Tu n’es pas gentil. Regarde comment elle pleure ! » définit sa personne d’une façon négative alors que c’est l’acte ou le comportement momentané qui est en cause. À la place, tu peux lui dire : « Je ne te laisserai pas taper ta sœur, ça lui fait mal. Si tu es fâché nous pouvons en discuter. »

Ton enfant montre une attitude défiante et il te crie dessus :
Tu peux lui dire : « Je vois que tu es mécontent, mais je ne veux pas que tu cries sur moi. Nous pourrons discuter quand tu te seras calmé. »

Ton enfant vient de faire tomber son verre :
Au lieu de « Tu es maladroit », tu peux lui dire « Tu as fait tomber ton verre, tu veux que je t’aide à nettoyer ? »

5. Responsabiliser suite à une bêtise

« Dis pardon »

Il est très important d’apprendre à nos enfants à dire pardon, mais cela ne doit pas être un rituel vide de sens.

Combien de fois as-tu vu les enfants présenter des excuses sur la demande d’un adulte pour se comporter de la même façon aussitôt après ? Les enfants, jusqu’à un certain âge, ne comprennent pas la signification des excuses. Plutôt que de demander à un enfant de présenter ses excuses, il est beaucoup plus important et constructif de parler avec lui ; fais lui comprendre qu’il a fait quelque chose qui a peiné ou blessé une autre personne. Ce sera nettement plus constructif.

Nous pouvons l’aider à réfléchir sur ses actes et sur ses conséquences. C’est la meilleure façon de l’amener à se mettre à la place des autres et à comprendre comment interagir avec d’autres personnes.

6. Encourager

« Tu peux le faire ! »

On pourrait croire que « Tu peux le faire ! » est un mot d’encouragement, mais son entourage peut être perçu par l’enfant comme une pression. Il va avoir l’impression qu’il faut impérativement qu’il y arrive. Et, s’il ne s’en sent pas capable, l’encouragement va se transformer en découragement. De plus, s’il finit par ne pas y arriver, il peut croire qu’il nous a déçus.

À la place, nous pouvons donner des mots d’encouragement et d’empathie :

« Wow, ça à l’air difficile ! », « Je vois que tu es frustré, mais tu y es presque là. », « Je suis là pour te soutenir. Essaie de placer un pied ici. »

7. Presser suite à un manque de temps

« Dépêche-toi ! »

C’est toujours au moment où nous sommes le plus pressés que notre bambin semble s’habiller plus lentement, qu’il n’arrive pas à mettre ses chaussures, qu’il ne trouve pas son doudou, qu’il a une envie soudaine d’aller faire caca… Mais cela n’est pas par hasard ! Les enfants sont sensibles à nos émotions et détectent notre stress, qui a plutôt tendance à les bloquer.

Avant l’âge de 6 ans, la notion de temps reste très vague pour les enfants et ils ne peuvent pas le gérer. Donc ce n’est pas à eux de se dépêcher, mais aux adultes de s’organiser et de prévoir suffisamment de temps. Si tu vois que ton enfant a besoin de 30 mn pour être prêt, eh, bien, anticipez : 45 mn avant le départ, suggérez lui déja de se préparer.
Une autre idée qui fonctionne bien : détaillez-lui l’emploi du temps de la journée (ou de la matinée, l’après-midi, etc.) et donnez des consignes précises. Ça l’aidera à prendre conscience de ce qui va se passer plus tard.

Lorsque l’on doit, malgré tout, se dépêcher, nous pouvons dire quelque chose qui inclut l’enfant au lieu de lui donner l’ordre de se dépêcher : « Ah mince, pardon, je n’ai pas vu l’heure passer. On essaie de se dépêcher tous les deux pour se préparer ? ».

Afin que ton enfant s’habitue aux notions de temps, tu peux créer des jeux pour décompter le temps de façon ludique. Par exemple, tu peux mettre le minuteur pour faire une grande tour avec les Lego® en 3 minutes.

8. Vérifier la compréhension d’une consigne

« Encore un tour et on va y aller d’accord ? » « Tu mets ton manteau, d’accord, chéri ? »

Nous utilisons souvent ce « d’accord ? » pour savoir si l’enfant a bien compris ce que nous venons de leur dire. Et c’est bien souvent à ce moment là que la réponse la plus agaçante pour nous, parents, tombe « Nooooooooon ! Je veux PAS !  » Mais si nous réfléchissons bien, en disant « d’accord ? » nous leur demandons s’il sont d’accord ! Il vaut mieux dire à la place : « Je t’attends encore pour un tour et nous partirons après. » « Tu veux mettre ton manteau tout seul ou tu veux que je t’aide ? »

9. A table !

« Allez, encore une cuillère et c’est fini ! » « Bravo tu as bien mangé ! » « Tu es difficile ! »

Se nourrir est un besoin naturel et nous n’avons pas besoin de donner des jugements de valeur sur la quantité d’aliments qu’un enfant mange. En félicitant un enfant lorsqu’il a bien mangé ou en montrant notre mécontentement lorsqu’il n’a pas beaucoup mangé, nous risquons aussi de lui envoyer un message que « manger plus = bien ».

De même, pour se développer et gagner en confiance, un enfant ressent un besoin inconscient d’affirmer son indépendance et d’avoir le contrôle de son propre corps. Un jeune enfant se sent souvent dérobé de ce pouvoir, car il a encore besoin de nous pour beaucoup de tâches quotidiennes. Le moment du repas devient facilement un terrain de lutte. En effet, s’il y a bien une bataille qu’il peut gagner, c’est celle-là.

Nous ne pouvons pas forcer un enfant à avaler un aliment ! L’obliger à finir son repas ou à manger de la nourriture qu’il n’aime pas aura un impact négatif sur son épanouissement ; nous nions ses propres jugements sur ses sensations de satiété et ses goûts personnels. Même s’il y a des aliments que ton enfant n’aime pas, ne t’inquiéte pas trop, car son goût évolue en permanence. Vers 2 ans, de nombreux enfants deviennent difficiles à table. Ce comportement est plus marqué vers 3 ans ou 4 ans, puis disparaît graduellement à partir de 8 ans.

Ce que tu peux faire, c’est lui montrer le bon exemple en ayant une bonne habitude alimentaire et toujours proposer une nourriture saine et variée. En laissant à un enfant la décision de ce qu’il mange (ou pas) et la quantité, nous pouvons l’aider à développer une relation saine avec la nourriture.

10. Porter un jugement en fonction du sexe de l’enfant

« Allez, un garçon ne pleure pas ! » « Voyons, une fille ne se comporte pas ainsi ! » « Tu as essayé du verni, c’est pour les filles ça ! »

Je trouve que, pour l’épanouissement d’un enfant, c’est important de faire attention à ne pas lui transmettre des préjugés et des idées reçues sur ce qu’il convient de faire en tant que fille ou garçon.

Il n’y a aucune raison qu’un garçon soit nécessairement moins émotif qu’une fille ou qu’une fille doive se tenir plus correctement qu’un garçon. Laissons nos enfants explorer et développer librement leurs identités, leurs préférences ; laissons-leur la liberté de porter les couleurs qu’ils souhaitent ; ne les orientons pas systématiquement vers des jouets censés être pour filles ou pour garçons

Quelle est ton expérience avec ces expressions ? Je dois avouer que certaines me paraissaient tellement anodines qu’il m’est déjà arrivé de les utiliser sans trop réfléchir. Et toi ? Dis-moi dans les commentaires. 🙂

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